Collegius s'avance vers la main tendu de son ami et lui donne l'accolade avant de se présenter à son tour devant le peuple.
Son regard est celui d'un homme déterminé, il est droit, grave et commence à parler d'une voix forte et claire.
Quirites,
Pour ma part, cela faisait longtemps aussi que je ne m’étais pas présenté à vous.
Je reviens du Samnium avec une détermination toujours aussi forte, et un surnom « Patronus, le protecteur ». Ce surnom que m’ont transmis les légionnaires qui étaient sous mon commandement, je l’ai accepté en sachant bien les devoirs que comportait un tel nom.
Et aujourd’hui, c’est avec gravité que je me présente devant vous, pour mériter ce surnom. Car oui, quirites, ce surnom, je compte bien l’incarner, je compte bien faire en sorte qu’il soit mon nom dans tout Rome.
Cela ne vous étonnera pas donc, si mes principales préoccupations seront la défense et la sécurité de nos territoires.
Rome ne peut prétendre à un long moment de paix, s’il n’est pas capable de se défendre, Rome ne peut prétendre à la paix si à l’intérieur de son territoires certains de ses enfants ne respectent pas la loi, ni ses autres enfants.
Il marque une pause.
Quelles sont mes propositions concrètes pour arriver à un tel résultat ?
Nous devons réformer nos légions, leur donner plus de souplesses, de préparation, des choses ont déjà été proposées dans ce sens et je les soutiens. Mais je souhaite pousser la réflexion plus loin. Exploiter les forces des légions que je commandais et qui m’ont permis de revenir avec quasiment tous mes hommes voilà ce que je souhaite.
Nous devons renforcer nos murailles et veiller à ce qu’il y ait des hommes pour les défendre.
Il s'arrête.
Quirites,
j'ai bien conscience que je ne viens pas là vous proposer la vie éternelle ou les champs élyseum que d'une certaine façon, je vais demander des efforts, mais la paix est à ce prix, nous devons montrer à tous nos ennemis que Rome est forte. Car si vous voulez la paix, citoyens, vous devez toujours être prêt à la guerre.
Et la paix que nous vous proposerons alors, mon amis le prétorien Vanstenus et moi-même, sera une paix durable, méritée et qui n'aura pas été obtenu en s'agenouillant ou en courbant l'échine.
Mais qu’avons-nous à défendre de si précieux ? Je l’entends déjà murmurer.
Nous avons des proches, nous avons des institutions, nous avons des valeurs…
Ces valeurs vous les connaissez toutes, virtus, pietas et fides.
C’est sur ces valeurs que je compte incarner en tant que préteur la justice romaine.
Jamais la phrase « je suis un citoyen romain » n’aura eu autant de sens que lors des procès dont j’aurai la charge, car la citoyenneté donne des droits,
Il marque une pause.
et des devoirs aussi, que tous les criminels se le tiennent pour dit.
C’est sur ses valeurs que je souhaite apporter la sécurité dans nos rues, sur nos routes en travaillant avec les édiles, afin que tout citoyen soit en paix dans sa propre ville. Et cela vous le savez, j’y ai mis déjà un point d’honneur, j’y ai mis toute ma ténacité quand j’étais édile et je compte bien continuer.
En un mot citoyen : je jure aujourd’hui solennellement devant vous et devant les dieux que je ferai tout pour que Rome me reconnaissent comme un de ses protecteurs.
Il finit son discours en tenant sa toge dans son poing serré, le regard droit devant lui, passionné et exalté.
---------------------- Inexpérimenté jusqu'en 350.
Administrateur des travaux dans le sud 350- 352, 355.
Secrétaire de la coopérative de Cérès 353-359.
Quaestor 356, 357, 358 ; surnommé le financier, puis le Questeur.
Aedilis 360, 361, 362.
Légat en Samnium 364, surnommé Patronus.
Préteur 366, 367, surnommé la Mule.
Gouverneur du Samnium 368, 369, 371.
Consul 374, 375, 376.
Retraité 377-380.
Pontife 381- |