| Citer : RUFFINUS Caïus | RAPPORT DU GOUVERNEUR VARUS POUR L'ANNEE 351
Au cours de ma deuxième année en tant que gouverneur, je n'ai pu effectivement exercer à cette charge que durant un peu plus de trois mois, le sénat n'ayant renouvelé mon mandat qu'à l'automne 351, lors de mon passage à Rome. Le sud a donc été administré par les préfets Pontius et Volaginus au cours de la majeure partie de l'année 351, jusqu'à mon retour de Rome, à la fin de l'automne. En dépit de la durée réduite de mon mandat, j'ai pu toutefois prendre un certain nombre de mesures avant la fin de l'année et je vous en fait part dans ce rapport. S'il a tardé à vous parvenir, c'est uniquement parce que j'attendais la venue d'un messager de Rome m'apportant la nouvelle de la reconduction ou non de mon mandat pour l'année 352 pour lui remettre mon rapport. Le sénat ayant attendu à nouveau jusqu'à l'automne pour procéder au renouvellement de mon mandat, le messager n'est arrivé que très tardivement à Tarente.
DES FRONTIERES
Après avoir fixé l'année précédente la délimination de nos frontières avec la Lucanie, j'ai poursuivi le travail en abordant cette fois la question de nos frontières avec le territoire de Rheggium. Au cours de mon voyage de retour de Rome, j'ai fais halte dans la cité du détroit où j'ai eu plusieurs entretiens avec l'archonte Antarès de Rheggium. Nous avons pu à cette occasion fixer officiellement le tracé de la frontière entre notre province du Bruttium et les territoires de Rheggium. Désormais les frontières de nos deux provinces du sud sont clairement délimitées.
DE LA DIPLOMATIE
L'archonte Antarès ayant reçu l'invitation apportée par le sénateur Sarkos, il s'apprêtait à partir pour Rome et j'imagine donc que vous avez déjà probablement reçu sa visite. A Rheggium j'ai croisé l'ancien général Dobrasus qui s'y trouvait en tant qu'émmissaire diplomatique de la cité de Delphes. Etant donné qu'il bénéficiait d'un statut diplomatique et qu'il n'était pas dans ma juridiction, il m'était cependant impossible de procéder à son arrestation. Dobrasus m'a raconté que d'après ses informations Antarès n'irait à Rome que pour refuser le traité de manière spectaculaire mais j'ai de sérieux doutes sur cette information, car à ce que j'ai pu apprendre lors de mon séjour à Rheggium, le conseil de la cité semble assez favorable à un accord avec Rome. A la lumière des négociations que vous aurez certainement eu avec Antarès vous pourrez juger par vous même, si Antarès souhaite ou non un accord avec Rome, ce qui permettra de valider ou non la crédibilité de l'information fournie par Dobrasus. Car il m'est difficile de dire si le général en fuite m'a dit cela de bonne foi sur la base d'informations qu'il a pu glaner à Rheggium ou s'il se livrait là à une tentative de manipulation pour chercher a instaurer un climat de défiance dans les négociations entre Rome et Rheggium.
DE L'ORDRE PUBLIC
Aussi bien en Calabre que dans le Bruttium, l'ordre public est respecté, et il n'y a pas eu d'émeutes ou d'incidents notables à signaler au cours de l'année 351. Nos légions patrouillent régulièrement sur les principaux axes routiers et font acte de présence à travers le pays ce qui a considérablement réduit le brigandage. On parle encore des Ombres mais on ne les voit plus vraiment. L'enquête sur la disparition successive de la fille et du fils d'Hoplites, l'actuel et pro-romain dirigeant tarentais, se poursuit. Des rumeurs contradictoires circulent sur leur sort. Selon certaines ils auraient été enlevés par les Ombres, alors que selon d'autres ils auraient rejoint le camp de ceux qui complotent contre Rome. Les Ombres semblent surtout encore actives en Calabre dans la péninsule que forme la Messapie , cette organisation y faisant pression sur les dirigeants des petites cités pour qu'ils refusent de payer le tribut à Rome.
DES CITES
A Croto, le pro-romain et très populaire Eschyle a été élu archonte, et cela devrait faciliter l'acceptation de la présence romaine dans le Bruttium. Je me suis entretenu avec lui à mon retour de Rome et j'ai décidé d'étendre au Bruttium le système de prélèvement du tribut que j'avais mis en place en Calabre. Ce sont désormais les cités qui sont responsables de collecter le tribut et de le faire parvenir au gouverneur. Cela semble bien fonctionner dans le Bruttium et dans le nord et le centre de la Calabre, moins bien dans le sud de la Calabre en raison d'une part de la pauvreté des cités et d'autre part des pressions des Ombres sur les dirigeants locaux.
DU COMMERCE
A Tarente le commerce est à nouveau florissant hormis dans le cas du comptoir égyptien qui n'attire encore que peu de navires en provenance d'Egypte. Le principale problème demeure toutefois la persistance des tensions commerciales entre les Tarentais, les Lucaniens et les Crotonais. Je m'attelle a finaliser mon projet de conseil portuaire, mais je n'ai pu y consacrer que peu de temps en raison de la brièveté de mon mandat cette année.
DES LEGIONS
La présence des deux légions dans le sud est un facteur important de sécurisation et contribue à la romanisation de ces provinces car chaque année quelques centaines de légionnaires choisissent de demeurer au sud à la fin de leur service et s'y installent comme colons, ce qui accroit la présence romaine en Calabre et dans le Bruttium. J'ai mis en place un système de patrouilles permettant a nos soldats de passer régulièrement dans toutes les cités d'un certaine importance, afin que la présence romaine soit visible et que nos légionnaires puissent rapidement être sur place en cas de problème. Si le camp prncipal de chaque légion se trouve respectivement près de Croto et de Tarente, plusieurs cohortes ont été détachées dans des garnisons secondaires réparties dans différents points stratégiques du territoire. Aucun incident significatif n'a été signalé cette année. J'assure chaque année l'approvisionnement des légions en payant les achats de grain avec des fonds provenant de la perception du tribut.
DE LA FLOTTE
La flotte de Tarente dispose toujours de 30 trirèmes, 40 birèmes, 20 navires légers de type illyrien et 40 navires de transport. Aucun incident naval n'a été signalé au cours de l'année écoulée, ni de la part des Grecs ni de celle des Puniques, les flottes étrangères n'ayant pas approché nos côtes.
DES INFRASTRUCTURES
Le sénateur Barrezius a semble t'il achevé son travail et devrait rendre prochainement, ci ce n'est pas déjà fait, un rapport sur les infrastructures des deux provinces. Je n'ai hélas pas pu le rencontrer car lors de son passage à Tarente je me trouvais encore à Croto. J'espère qu'il me fera parvenir une copie de son rapport. Les 70 greniers dont la construction avait été votée par le sénat ont été achevés et le pavage des routes se poursuit en Calabre tout comme les travaux de rénovation des ports de Croto et de Brundisium. Compte tenu du retard pris par la mission d'évaluation du sénateur Barrezus et des lenteurs habituelles des décisions au sénat, j'ai pris l'initiative de financer certaines constructions urgentes à l'aide des fonds prélevés dans le cadre du tribut, notamment en ce qui concerne le pavage des routes et la rénovation des infrastructures portuaires. Car nous ne devons pas tarder a faire des travaux visibles dans le sud si nous voulons éviter de renouveler les erreurs passées qui avaient conduit à la révolte de ces provinces il y a près de 30 ans.
DU TRIBUT
La perception du tribut s'améliore. La tournée que j'avais fait dans les cités du Bruttium a porté ses fruits et celle-ci ont versé leur dû. En Calabre la situation est aussi favorable dans la majeure partie de la province, seul le sud continuant à poser problème. Je mène une enquête pour savoir si le non paiement par certaines cités du sud résulte de leur manque de ressources ou d'un refus plus politique sous la pression des Ombres. S'il s'agit d'une mesure de refus de l'autorité romaine je prendrais des mesures énergiques pour faire cesser cette insubordination. Néanmoins, compte tenu des efforts faits par la majeure partie des cités des provinces du sud pour le versement du tribut, je pense qu'il serait souhaitable lorsque viendra le moment de réévaluer le tribut, d'abolir celui-ci, afin que la Calabre et le Bruttium deviennent des provinces normales de notre République.
DES COLONIES
La colonies romaines de Nova Narnia dans le Bruttium et celles de Brundisium et de Metapondum en Calabre, ont continué à se développer, et la distribution de terres aux colons s'est poursuivie. Toutefois lors de ma dernière visite à Nova Narnia j'ai ressenti une certaine inquiétude de la part des colons car compte tenu des rumeurs de révision du procès des généraux ils redoutent que les terres qui leur ont été distribuées leurs soient reprises en cas de révision du procès, car les terres qui ont été distribuées aux colons sont prélevées sur les terres saisies aux généraux. J'ai rassuré les colons en leur disant que si une révision du procès devait un jour restituer leurs terres aux généraux on donnerait aux généraux des terres prélevées sur l'ager publicum en compensation de celles qui ont été distribuées aux colons. J'espère que vous en tiendrez compte si cela devait advenir un jour car il est important que les colons soient rassurés sur la propriété des lopins de terre qui leur ont été donnés.
Un certain nombre de colons ont refusé de s'installer dans l'une des trois colonies officielles prévues dans la loi et ils ont préféré fonder une "colonie sauvage" qu'ils ont baptisée Carmapolis, car ces colons semblent être financées par la gens Carmanovius. Etant donné que cette colonie n'a aucun statut officiel j'ai décidé de traiter cette cité comme une cité autochtone et je l'ai assujettie au paiement du tribut. Je me vois mal déplacer de force des colons romains pour les envoyer dans les colonies officielles car ils sont libres de s'établir où ils veulent, toutefois, compte tenu du statut du mentor de cette pseudo-colonie, qui à ma connaissance est toujours frappé d'une mesure d'exil, je souhaiterais avoir l'avis des consuls ou du sénat sur le traitement à accorder à cette bourgade qui n'est ni une cité autochtone ni une colonie romaine officielle.
DU GOUVERNEUR ET DES PREFETS
Compte tenu du retard pris par le sénat dans le renouvellement de mon mandat tant en 351 qu'en 352, la Calabre et le Bruttium ont été administrés par les préfets Volaginus et Pontius au cours de la majeure partie de ces années. Je dois dire qu'ils se sont parfaitement acquittés de leur tâche et cela me laisse penser que la présence d'un gouverneur n'est désormais plus indispensable, ces deux provinces pouvant être laissés sous l'administration des préfets comme les autres provinces de la République. Je recommande donc qu'à l'issue de ma troisième et dernière année de mandat, le poste de gouverneur du sud ne soit plus repourvu et que l'administration de ces province soit laissée aux préfets. Il faut toutefois veiller a ce que les préfets qui auront en charge ces provinces soient des hommes qui aient une bonne connaissance de ces territoires car cela me semble indispensable si l'on veut éviter des incidents. Les préfets actuels qui connaissent désormais bien ces deux provinces devraient être maintenus mais la loi limitant à cinq le nombre d'années que peut exercer consécutivement un préfet dans une province, ils ne pourront rester en place dans leur province d'affectation que jusqu'à fin 354. Je préconise donc qu'à cette datte ils soient intervertis, Pontius l'actuel préfet du Bruttium, étant envoyé en Calabre et Volaginus, celui de Calabre, étant envoyé au Bruttium. Ceci nous permettrait de conserver au sud les deux préfets qui connaissent le mieux cette région.
Fait à Balesium , en septembre 352.
Spurius Varus
Gouverneur du Bruttium et de la Calabre
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Respublica defensor
Dictateur 362
Pontife (Crucifixion adept)341-342-343-344-345-346-347-348-349-350-351-352-353-354-355-356-357-358-359
Consul 333-334-335------360-361
Préteur 331-
Edile 330-
Questeur 328-329- |
Posté le : Sam 30 Mai 2009
