| Citer | Cette année, le peuple m'a choisi une nouvelle fois pour être Tribun, et m'a donné comme collègue le Sénateur Plinius le Jeune avec qui j'ai déjà eu l'occasion de travailler lors de mon Navarcat.
L'année fut difficile, il y eut des hauts et des bas, ainsi qu'un moment où le Tribunat n'a pas été uni. Si cela est toujours dommageable pour la République, il faut néanmoins que cela soit noté.
L'opposition est venu concernant un projet de mon collègue à propos d'un amendement à la lex sur les biens en déshérence (365). Je l'affirme, c'est moins une opposition sur le principe qu'un désaccord complet sur la forme choisie par mon collègue qui m'a poussé à brandir la menace d'un veto. C'en est suivi une discussion entre Tribuns où la franchise n'a pas fait défaut. Après cette discussion, nous sommes arrivés à un accord et j'ai laissé mon collègue poursuivre ses projets comme il l'entendait...
Pour ce qui est de l'aide à la plèbe, elle fut négociée avec une Questure toujours aussi prompte à réagir. Les négociations se sont bien passées et portaient finalement plus sur la manière de répartir les fonds que sur le montant total, un montant négocié de 4 500 000 as.
Conformément aux projets que j'avais en étant candidat, une partie de cette somme devait être affecté à la rénovation de Rome, pour créer du travail et aussi mettre un terme à l'existence de quartiers qui font honte à la perle que devrait être notre Cité éternelle. 2 000 000 d'as consacré à des projets de rénovation dans Suburre était le but premier du Tribunat, mais l'incurie de l'Édilité et les doutes concernant la Cloaca maxima ont retardé le lancement des travaux.
Le reste de l'aide à la plèbe fut utilisée pour créer un fonds d'emprunt spécial à destination des seuls bénéficiaires de l'aide à la plèbe. Ils peuvent emprunter sans intérêt de l'argent qui doit être destiné à la location de l'ager et à son utilisation pour des cultures ou de l'élevage, et rembourser la somme prêtée une fois les récoltes vendues. Le Tribunat espère que cette manière de faire permettra de diminuer dans l'avenir drastiquement les montants demandés de l'aide. En effet, le fonds se reconstituant à chaque hiver avec les remboursements, il n'y aura plus cette nécessité de demander à chaque fois des sommes pour nourrir les plus pauvres. De plus, la Questure pourra cette fois-ci compter sur les rentrées d'argent de l'ager, car le Tribunat ne demande plus de prêter des terres de l'ager à titre gracieux.
Je tiens à préciser dans mon rapport que ce projet de fonds fut né suite à mon expérience à la Coopérative de Cérès, mais aussi suite à des discussions que je menai avec le Prétorien Severus. Il me semble que lui et moi n'aimons pas l'assistanat qu'impliquent des distributions gratuites ou sans contrepartie.
Pour le reste, je fus personnellement saisi de diverses affaires. Je commencerai par les moins importantes pour terminer par ce qui est une honte pour la République et devra mener à un procès l'année suivante.
Un Plébéien a attiré mon attention sur les nombreux Romains mourant dans la solitude complète et n'ayant personne pour s'occuper des cérémonies religieuses et de leurs mânes. C'est un problème que j'ai décidé d'aborder avec le Pontife Fugitivus. De nos discussions, j'espère tirer une solution pour que tous les morts puissent bénéficier des cérémonies qui conviennent pour assurer un sain passage dans l'autre monde.
J'ai eu à utiliser mon droit d'intercessio dans un procès où l'accusé était visiblement tombé dans un piège ourdi par ses ennemis, et bénéficiant d'un avocat qui semblait lui-même agir contre les intérêts de son client. J'ai fourni un nouvel avocat à l'accusé puis ai laissé la justice romaine poursuivre son cours.
Je me suis officiellement plaint à la Préture pour la mort de trois Plébéiens lors d'exercices militaires. Jamais les parents ne devraient connaître la douleur d'un deuil en temps de paix. Le Préteur Urbanis a pleinement saisi l'importance de l'affaire et a rencontré les familles concernées.
Et enfin, dernière affaire : elle concerne l'Édilité et son incompétence portée à un tel niveau que ça en deviendrait de l'art si la République n'en souffrait pas tant !
Malgré mes appels répétés, l'Édilité n'avait toujours pas pris de mesure pour trouver les assassins des enfants de feu le Sénateur Tacitus, de même qu'ils n'avaient rien fait pour l'incendie de la maison du Sénateur où sa femme manqua de périr. La Préture a dû prendre elle-même les choses en main. Mais voilà qui montre comment l'Édilité cherche à protéger les vrais coupables.
De plus, l'Édilité n'a pris aucune disposition concernant la Cloaca, ne réagissant qu'après les demandes du Tribunat. L'Édile Aetius a d'ailleurs menti aux Tribuns en affirmant avoir lancé des travaux alors que des centaines de témoins pourront affirmer le contraire lors d'un procès qui devrait avoir lieu en 371.
Cette volonté de laisser courir des assassins d'enfants, cette négligence coupable pour des constructions essentielles après l'épidémie, le mensonge au Tribunat (que je considère personnellement comme une insulte envers toute la plèbe) ainsi que le manque d'actions vers les provinces de la République concernant les problèmes d'approvisionnement me poussent, si le peuple me fait une nouvelle fois confiance, à me montrer impitoyable pour ces dangers à la République que sont les Édiles de cette année.
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Ti. Carneus Oceanus (dit "Le Navarque"), 49 ans,
Navarque de la Zone Ouest 372, Navarque Maximus 373-374.
Tribun de la Plèbe 369-371,
Navarque 358-362, Navarque Maximus 363, puis Navarque de la Zone Ouest 364-367,
Navarque-Adjoint 347-358.
°Légat-Adjoint lors de la campagne 364 au Samnium. Surnommé "l'Avatar" par ses hommes°
-Cum hoc aut in hoc redi- |
Posté le : Lun 15 Nov 2010
